KorSonoR 2025

Exposition-festival Biennale

22.10–16.11.2025

Edito

KorSonoR, exposition-festival biennale dédiée aux arts sonores et visuels, explore le son dans notre environnement, qu’il soit corporel, social, mémoriel, technologique, architectural ou naturel. L’exposition-festival proposera des performances-concerts, des installations, des sculptures, des vidéos, des films, des résidences, des discussions, des projets collaboratifs.

La 2e édition de KorSonoR présente 17 artistes, duos ou collectifs – ce qui représente environ 50 artistes – aux parcours très divers, issus de 13 pays d’origine et âgés de 30 à 87 ans. Elle se déploie à Genève par des collaborations avec 16 partenaires (salles polyvalentes, architecture iconique, musées, jardin, théâtre, résidence, cinéma, hautes écoles, label, organisateur artistique).

Cette édition est articulée en deux périodes. Au mois d’août, elle propose deux préambules, chacun implanté dans un contexte qui détermine l’orientation des œuvres. La relation entre son et architecture guide une activation sonore au Pavillon Sicli, et les rapports entre son et nature sont expérimentés au Jardin botanique (CJBG). En octobre, un projet satellite à Venise est présenté à Venise. Et en octobre-novembre, l’exposition-festival se répartit entre Le Commun comme bâtiment central, la Fonderie Kugler comme deuxième espace d’exposition et de concerts, l’espace public pour une œuvre sonore dans l’espace public et 7 autres lieux pour des propositions ponctuelles.

Plusieurs projets collaboratifs attestent de l’intérêt d’Arta Sperto d’intégrer des artistes et des partenaires dans la construction de la programmation de KorSonoR. Dans l’installation de Dimitri de Perrot au Commun, Bongo Joe et la Haute école de musique de Genève sont invités à proposer des artistes qui se saisissent d’un dispositif original pour des séries de live sets.  Dans l’installation Multiverse of a Birdcage, les deux auteurs Alexandre Joly et Daniel Zea rassemblent des contributions sonores de 29 musicien.ne.x.s, et invitent 4 artistes en résidence pour composer dans, avec et pour l’installation. Ensemble Vide et KorSonoR travaillent ensemble sur un concert du collectif Valby Vocalgruppe qui est accompagné par des projections visuelles de Francis Baudevin. Un projet de Jean-Luc Hervé est porté avec Utopiana et l’Unité de musicologie de l’Université de Genève. Deux films de Marie Losier sont co-programmés avec les Cinémas du Grütli. Les performances sonores de Gilles Aubry et de Ahmed Essyad font aussi partie du programme d’événements de l’exposition Afrosonica du Musée d’ethnographie.

Ces collaborations, ainsi que les projets accueillis par d’autres institutions, visent à rassembler plusieurs types de publics, à développer des affinités électives, à expérimenter des œuvres sonores dans des contextes qui enrichissent leurs approches et leurs compréhensions.

Préambule 1

16 – 17.8 2025
Pavillon Sicli
LABOUR – Colin Hacklander & Farahnaz Hatam et invité·x·es

activations sonores (impermanence et indétermination) est un nouveau projet de LABOUR qui poursuit son exploration du son et du rituel. Après leurs récentes œuvres tower of silence (2024) et death levels us all (2024), cette pièce envisage la mort non pas comme une fin, mais comme un passage, une expérience de traversée entre différents états d’être.
Dans cette œuvre, les compositeurs s’inspirent des anciens rituels de mort zoroastriens, où la musique et les chants aident à guider le voyage de l’âme après la mort. Leur composition combine voix, percussions, électronique et deux contrebasses. Elle reprend des idées sur lesquelles ils travaillent depuis des années, telles que les masses sonores changeantes et l’utilisation de l’espace lui-même comme élément musical.

Ils poursuivent ici leur développement à long terme d’un format qu’ils appellent « activations sonores » : une approche qui explore l’espace architectural à travers le son, résultant souvent en un parcours sonore où les spectateurs se déplacent à travers un bâtiment, rencontrant une séquence d’événements sonores interconnectés composés de sources amplifiées et non amplifiées.

Ce projet est conçu spécialement pour Pavillon Sicli à Genève. Ce bâtiment en béton, verre et métal, construit entre 1966 et 1970 par l’architecte Constantin Hilberer et l’ingénieur Heinz Isler pour abriter une usine d’extincteurs, est désormais géré par la Fondation Pavillon Sicli qui est dédiée à la culture du bâti. Ses formes toutes en courbe constituent un environnement acoustique léger et ouvert où le son peut se déplacer de manière fluide entre les espaces.

Le public se déplace à travers le bâtiment dans un parcours sonore, rencontrant des environnements sonores qui se déploient, façonnés par une voix solo, une percussion solo, deux contrebasses, un chœur et de la musique électronique.

Préambule 2

22 – 25.8 2025
Conservatoire et jardin botaniques Genève (CJBG)

Ensemble Batida
Walter de Maria/Lucas Niggli
Robin Meier Wiratunga
Julie Semoroz

KorSonoR propose d’explorer les liens entre nature et création sonore par 4 événements présentés dans la serre tempérée. Le programme est composé de deux pièces historiques très rares, d’une composition récente et de deux créations.
KorSonoR propose d’explorer les liens entre nature et création sonore par 4 événements présentés dans la serre tempérée. Le programme est composé de deux pièces historiques très rares, d’une composition récente et de deux créations.

Cricket Music (1964) et Ocean Music (1968) sont deux pièces composées par Walter De Maria, figure majeure du Land Art et de l’art minimal. Batteur, De Maria a joué avec des musiciens fameux dans les années 1960’s, et a réalisé quelques sculptures à l’esthétique minimaliste qui ont aussi une dimension sonore. Ses deux compositions sont aussi minimalistes, et les sons enregistrés des grillons et de l’océan attestent d’un intérêt autant pour les motifs musicaux répétitifs et rythmiques, que pour les environnements naturels, terrains, eau et ciel, qui sont au centre de sa pratique de earth art, notamment au Lightning Field (1977). En 2024, Lucas Niggli a reconstruit les enregistrements qui accompagnent la partition de batterie dans chacune de ces pièces.

La nouvelle composition MOTO – Études de mouvement (2025) de l’Ensemble Batida, est basée sur l’improvisation et un système de variations qui s’inspirent des développements de schémas organiques de racines, en l’occurrence des Roots System Drawings conservés à la Wageningen University. Les dessins de racines, d’une beauté et d’une précision impressionnantes, sont comme des cartographies ou des partitions organiques qui guident les mouvements musicaux de chaque interprète et de l’ensemble.

Les deux autres propositions sont des créations spécifiques pour le contexte de KorSonoR au CJBG. Celle de Robin Meier Wiratunga, The Mind-Body Problem, s’articulera en une rencontre avec la neuroscientifique Sophie Schwartz, professeure au Centre des sciences affectives de l’Université de Genève, sur l’observation des rêves chez les animaux, qui pose la question de la conscience animale. L’artiste fera écouter des sons en direct pour entrer plus concrètement dans ce sujet aussi pointu scientifiquement que stimulant au niveau de l’imagination. Dans un deuxième temps, une diffusion sonore pourra être expérimentée sur des transats ou en déambulant dans la serre.

Avec Phonosphère, Julie Semoroz vise à donner une vie sonore à la serre en adressant sa performance aux êtres vivants présents, plantes, animaux et public humain. Cette expérience sensorielle où nature et technologie se rencontrent, transformera l’espace en un écosystème sonore en mouvement, composés de field recordings glânés par l’artiste à travers le monde, voix et électronique.

Satellite 1

9 – 26.10.2025
La Vetrina, Venise

Salômé Guillemin

La Vetrina, lieu privé qui expose des artistes de la scène suisse à Venise, a invité Arta Sperto à proposer un projet emblématique des terrains explorés par KorSonoR. Arta Sperto a proposé Salômé Guillemin, avec 50 Hertz, installation et performance, qui seront présenté pendant la Biennale Musica.
La Vetrina, lieu privé qui expose des artistes de la scène suisse à Venise, a invité Arta Sperto à proposer un projet emblématique des terrains explorés par KorSonoR. Arta Sperto a proposé Salômé Guillemin, avec 50 Hertz, installation et performance, qui seront présenté pendant dans la Biennale Musica.

50 Hertz est une performance de musique drone composée d’un ensemble de néons et de céramiques amplifié par des effets. Le dispositif, entièrement analogique, s’appuie sur le buzz de la fréquence 50Hz issue du courant électrique domestique : le rayonnement électromagnétique des néons est capté par les céramiques, ce qui produit des interférences sur le signal sonore et donne à entendre diverses modulations. Les propriétés conductrices et isolantes des terres et des émaux utilisés permettent d’obtenir une matière sonore brute, qui peut être modelée grâce à un répertoire de gestes et de contacts autour des céramiques. Chaque artefact possède son propre répertoire de mouvements et de sons qui permet de proposer différentes pièces sonores.

Exposition-festival

22.10 – 16.11.2025 
Gilles Aubry + Ahmed Essyad 
Matthieu Baumann 
Dara String Festival x Chuchchepati Orchestra
Dimitri de Perrot et invité·e·x·s proposé·e·x·s par la HEM et par Bongo Joe
Jean-Luc Hervé en partenariat avec l’Unité de musicologie de l’Université de Genève
Alexandre Joly + Daniel Zea et invité·e·x·s : Olga Kokcharova, Sergei Leonov avec Vortex, Jiwon Seo, Emma Souharce
Gabriela Löffel 
Marie Losier 
Marina Rosenfeld 
Valby Vocalgruppe + Francis Baudevin
James Webb