Jean-Luc Hervé
Sombre / Topos – Salon de musique avec population d’animaux sonores
« Installer des haut-parleurs et un instrument de musique dans une maison, comme le fait Jean-Luc Hervé dans Sombre, c’est apprendre à habiter un lieu au moyen du son. Ce geste esthétique pose question. Lorsque la composition musicale se fait exploration in situ, les frontières traditionnelles du concert se brouillent : où est le texte, où est le contexte ? Le public écoute-t-il une œuvre, un lieu, une relation ? Quelle relation se tisse entre les sons programmés à l’avance et ceux produits ici et maintenant ? » (ND)
Projet en partenariat avec Utopiana, l’Unité de musicologie de l’Université de Genève et l’Itinéraire Paris.
Jean-Luc Hervé est passionné par la nature et fonde son écriture sur la relation entre musique et environnement, tant dans la composition que dans les formes et les situations de performances musicales et d’installation-concert. Il défend une similitude entre l’écoute d’une musique de création et ce que l’on éprouve lors d’une promenade, avec notre oreille à l’affût des sons qui nous entourent.
Sombre pour violoncelle et dispositif sonore fait partie d’un cycle de pièces solistes et de musique de chambres qui nous invitent à être attentif à ce qui nous entoure. Le musicien est un guide qui nous ouvre à l’écoute des sons de notre environnement. Comme François d’Assise, Papageno ou les siffleurs d’oiseaux, il dialogue avec les présences invisibles au tour de nous. La maison d’Utopiana est transformée par un environnement sonore constitué de multiples sources invisibles, comme autant de présences disséminées dans le lieu. Chaque source sonore répète une courte séquence musicale qui se développe. L’ensemble construit une grande polyphonie à la manière des populations animales dans la nature (insectes, batraciens, oiseaux…). Des moments sont planifiés pour une écoute de proximité d’un groupe rassemblé autour de la violoncelliste qui interprète la partition Sombre. La musique commence en s’insérant à la polyphonie du dispositif, puis les sons qui naissent sous les doigts du musicien, qui sortent de l’instrument, s’animent eux-mêmes, prennent leur autonomie et continuent leur développement après le départ du musicien pour constituer la nouvelle population d’« animaux sonores ».


Informations techniques
Interprète : Myrtille Hetzel
Ingénieur du son : Camille Giuglaris
Producteur délégué : Ensemble L’Itinéraire
9.11 14h–20h Diffusion sonore et performance (12’) interprétée par Myrtille Hertzel à 15h, 16h, 17h, 18h.
14.11. 10h–12h Le musicologue Nicolas Donin interroge Jean-Luc Hervé sur sa conception écologique de la composition pour des lieux, et en particulier sur les choix opérés pour l’installation sonore présentée à Utopiana. Avec la participation du public et des étudiant·e·x·s du séminaire Enjeux écologiques dans la musique et la musicologie (Université de Genève).