Naama Tsabar, Barricades (Rupture), performance avec Rose Blanshei, Fielded, Wolf Weston, Le Commun, 28-30.09.2023. Photo © Emmanuelle Bayart / Arta Sperto

Naama Tsabar

Barricade (Ruptures) / performance

2019, performance
avec Rose Blanshei, Fielded, Wolf Weston


La pratique de Naama Tsabar (IL, 1982, basée à New York) fusionne des éléments de sculpture, de musique, de performance et d’architecture. Ses œuvres exposent des espaces et des systèmes cachés, repensent les récits sexués et transforment l’expérience visuelle en une expérience de participation active. Elle attire l’attention sur ce qui est silencieux et invisible en propageant le son à travers l’espace et la sculpture. En collaborant avec des communautés locales de performeuses femmes et de personnes ne se conformant pas au genre, elle continue à écrire une nouvelle histoire féministe et queer.

Barricade (Ruptures) est une installation composée de 46 micros et pieds de micros, disposés en trois dispositifs, respectivement un cercle, un carré et un triangle. Les câbles des micros tapissent le sol dans une composition graphique et spatiale, reflétant la trajectoire du son transmis. Chaque section d’une barricade émet le son par l’intermédiaire d’un haut-parleur dédié. La disposition spatiale des pieds de micros agit à la fois comme une barrière et comme un facilitateur, car l’espace de la performance est délimité physiquement et acoustiquement. Durant les performances, chacune des trois performeuses chante au centre d’un des dispositifs. Hors des performances, toute l’installation reste branchée et les spectateur.rice.s peuvent l’utiliser librement. Parallèlement à l’expérience sonore, visuelle et spatiale qu’elle procure, Barricade (Ruptures) contient aussi une dimension métaphoriquement politique. En effet, le micro et la diffusion de la parole et du son sont aussi des instruments de pouvoir et de contrôle. Ceux qui détiennent la parole et ont la capacité de la diffuser maîtrisent les messages et leurs contenus, et contrôlent à qui ils sont destinés et qui en sont privés.

Vidéo ©Stéphane Darioly