2e édition de KorSonoR
KorSonoR, exposition-festival biennale dédiée aux arts sonores et visuels, explore le son dans notre environnement, qu’il soit corporel, social, technologique, architectural ou naturel. Ce que nous qualifions de son est très vaste : vocal, instrumental, électronique, enregistrement de terrain, résonance d’espace, archive sonore, etc. Le son est omniprésent, il a une portée émotionnelle, documentaire, mémorielle, socioculturelle, politique, créative. Le son requiert l’écoute et l’attention, qui contribuent à appréhender les gens, les choses, les situations, et qui stimulent l’imagination. Le son implique la durée, qui permet de prendre du recul, à la fois vers une introspection personnelle et une compréhension du monde.
KorSonoR s’inspire notamment de la figure et du travail de Max Neuhaus, le « père » de l’installation sonore, qui a imaginé trois œuvres pour Genève, dont une des rares installations permanentes dans l’espace public, Promenade du pin (2002). Cette présence permet de relier l’histoire mondiale des arts sonores avec la scène artistique genevoise. KorSonoR convoque aussi la notion de deep listening, qui vise à différencier l’entendu de l’écouté, qui a été mise en exergue par la compositrice Pauline Oliveros, à qui une œuvre en néons de la plasticienne Émilie Ding rend hommage sur une façade d’immeuble à Plainpalais.
En 2023, la première édition de KorSonoR s’est créé une place dans l’écosystème artistique genevois et suisse, par son positionnement original et complémentaire aux offres existantes, et aussi avec l’organisation d’un Symposium sur les arts sonores en Suisse, qui a réuni une vingtaine de structures actives dans ce domaine. L’événement a aussi été remarqué au niveau international.
La 2e édition de KorSonoR propose des performances-concerts, des installations, des sculptures, des vidéos, des films, des résidences, des discussions, des projets collaboratifs. Ce dossier présente 17 artistes, duos ou collectifs – ce qui représente environ 80 participant·e·x·s– aux parcours très divers, issus de 13 pays d’origine et âgés de 30 à 87 ans. Elle se déploie à Genève par des collaborations avec 17 partenaires (salles polyvalentes, architecture iconique, musées, jardin, théâtre, résidence, cinéma, hautes écoles, label, organisateur artistique).
Le programme commence par deux préambules au mois d’août, chacun implanté dans un contexte qui détermine l’orientation des œuvres. La relation entre son et architecture est abordée par une activation sonore au Pavillon Sicli, et les rapports entre son et nature sont expérimentés au Conservatoire et Jardin botaniques de Genève. Un projet satellite est présenté à Venise.
Plusieurs nouvelles productions sont à relever : une sonic activation spécifique pour le Pavillon Sicli par le duo berlinois LABOUR ; des créations de Robin Meier Wiratunga et de Julie Semoroz pour la Serre tempérée du Jardin Botanique ; deux projets inédits du sud-africain James Webb pour le Musée d’art et d’histoire et le Lac Léman ; la première occurrence « complète » de Multiverse of a Birdcage d’Alexandre Joly et Daniel Zea, avec 4 résidences d’artistes qui aboutissent à des concerts ; 9 artistes proposé·e·x·s par Bongo Joe et par la HEM pour des live sets dans l’installation de Dimitri de Perrot ; une collaboration inédite entre le collectif danois Valby Vokalgruppe et le plasticien Francis Baudevin, portée avec Ensemble Vide ; une nouvelle boîte à film de Marie Losier ; la première œuvre de Matthieu Baumann. Entre autres…
Les propositions au Pavillon Sicli et au Jardin botaniques sont introduites par les artistes et le curateur, et suivie d’échanges avec le public. Dans la mesure du possible, toutes les performances sont aussi accompagnées d’échanges. Une table ronde publique réunissant une dizaine d’artistes de KorSonoR est proposée au Commun le jeudi 23 octobre de 14h à 17h. Arta Sperto souhaite privilégier ces moments d’échanges entre artistes, organisateur et public. Parallèlement, de nombreuses actions de médiation sont proposées pour différents types de publics durant toute la durée de l’exposition-festival.
Olivier Kaeser, commissaire de KorSonoR