2e édition de KorSonoR
KorSonoR, exposition-festival biennale dédiée aux arts sonores et visuels, explore le son dans notre environnement, qu’il soit corporel, social, mémoriel, technologique, architectural ou naturel. Ce que nous entendons par « son » est très riche : voix, acoustique, électronique, enregistrement de terrain, résonnance d’espace, son humain et non humain, etc. Le son est omniprésent, il a une portée émotionnelle, documentaire, mémorielle, socioculturelle, politique, créative. Le son implique l’écoute et l’attention, qui amène à la découverte, qui stimule l’imagination, qui pose des questions. Le son implique le temps, qui permet de prendre du recul, à la fois vers une introspection personnelle et une compréhension du monde.
KorSonoR s’inspire notamment de la figure et du travail de Max Neuhaus, le « père » de l’installation sonore, qui a imaginé trois œuvres pour Genève, dont une des rares installations permanentes dans l’espace public, Promenade du pin (2002). Cette présence permet de relier l’histoire mondiale des arts sonores avec la scène artistique genevoise. KorSonoR convoque aussi la notion de deep listening, qui vise à différencier l’entendu de l’écouté, qui a été mise en exergue par la compositrice Pauline Oliveros, à qui une œuvre en néons de la plasticienne Émilie Ding rend hommage sur une façade d’immeuble à Plainpalais.
La 2e édition de KorSonoR proposera des performances-concerts, des installations, des sculptures, des vidéos, des films, des résidences, des discussions, des projets collaboratifs. Elle rassemble 17 artistes, duos ou collectifs – ce qui représente environ 80 participant·e·x·s – aux parcours très divers, issus de 13 pays d’origine et âgés de 24 à 87 ans. Elle se déploie à Genève par des collaborations avec 17 partenaires (salles polyvalentes, architecture iconique, musées, jardin, théâtre, résidence, cinéma, hautes écoles, label, structure artistique, ensemble musical).
Cette édition est articulée en deux périodes. Au mois d’août, elle propose deux préambules, chacun implanté dans un contexte qui détermine l’orientation des œuvres. La relation entre son et architecture guide une activation sonore au Pavillon Sicli, et les rapports entre son et nature sont expérimentés au Conservatoire et Jardin botaniques de Genève. En octobre, un projet satellite est présenté à Venise. Et en octobre-novembre, l’exposition-festival se répartit entre Le Commun comme bâtiment central, la Fonderie Kugler comme deuxième espace d’exposition et de concerts, l’espace public pour une œuvre sonore dans l’espace public et 7 autres lieux pour des propositions ponctuelles.
Plusieurs projets collaboratifs attestent de l’intérêt d’Arta Sperto d’intégrer des artistes et des partenaires dans la construction de la programmation de KorSonoR. Dans l’installation de Dimitri de Perrot au Commun, Bongo Joe et la Haute école de musique de Genève sont invités à proposer des artistes qui se saisissent d’un dispositif original pour des séries de live sets. Dans l’installation Multiverse of a Birdcage, les deux auteurs Alexandre Joly et Daniel Zea rassemblent des contributions sonores de 29 musicien.ne.x.s, et invitent 4 artistes en résidence pour composer dans, avec et pour l’installation. Ensemble Vide et KorSonoR travaillent ensemble sur un concert du collectif Valby Vokalgruppe qui est accompagné par des projections visuelles de Francis Baudevin. Un projet de Jean-Luc Hervé est porté avec Utopiana et l’Unité de musicologie de l’Université de Genève. Deux films de Marie Losier sont co-programmés avec les Cinémas du Grütli. Les performances sonores de Gilles Aubry et de Ahmed Essyad font aussi partie du programme d’événements de l’exposition Afrosonica du Musée d’ethnographie.
Ces collaborations, ainsi que les projets accueillis par d’autres institutions, visent à rassembler plusieurs types de publics, à développer des affinités électives, à expérimenter des œuvres sonores dans des contextes qui enrichissent leurs approches et leurs compréhensions.
Olivier Kaeser, commissaire de KorSonoR