3e édition de Dance First Think Later
Désormais établie comme manifestation biennale, Dance First Think Later présente sa 3e édition du 10 octobre au 10 novembre 2024. Elle poursuit l’exploration du champ de la danse, dans un sens large, abordé par des points du vue chorégraphiques, performatifs, vidéos, sculpturaux ou dessinés. Les œuvres choisies proposent des expériences esthétiques et sensorielles, tout en abordant des questions anatomiques, rituelles, politiques, identitaires, scientifiques, mémorielles, territoriales, climatiques ou thérapeutiques. Le corps, ses gestes et ses mouvements, sont au centre de questionnements humains et sociétaux, individuels et collectifs. Les champs des arts visuels et du spectacle vivant ont de nombreuses convergences sur le plan artistique, mais fonctionnent de manière très différente sur les aspects de production, de calendrier, de budget ou de diffusion. Une sculpture est matérielle, durable (le plus Souvent), nécessite un transport dédié, un stockage. Une danse est immatérielle, éphémère, en principe elle ne peut pas être collectionnée. « Le musée de la danse, c’est le corps du danseur » (Boris Charmatz).
Avec Dance First Think Later, Arta Sperto propose une manifestation hybride, à la fois exposition et festival, qui jongle avec les caractéristiques respectives des œuvres, leur durée, leurs besoins spatiaux et techniques. Dans cette logique, une partie de l’exposition changera de jour en jour.
La programmation regroupe une vingtaine d’artistes, duos ou collectifs, représentant dix pays d’origine et plusieurs générations (de 26 à 88 ans). Ils et elles sont identifié·e·x·s dans les champs de la danse, de la performance, de l’art contemporain, de l’image en mouvement, ou dans plusieurs de ces domaines. Tou·s·x·tes ont une pratique du mouvement dans différents types de contextes, dont des espaces d’expositions. Arta Sperto recherche cette proximité entre performers et spectateur·ice·x·s pour favoriser un rapport privilégié aux œuvres. Il y aura une vaste installation, 6 œuvres vidéo, 13 performances qui représentent 25 événements live, un atelier-colloque avec 8 intervenant·e·x·s, une soirée cinéma. Trois performances impliquent plus de 50 interprètes. Plusieurs vidéos explorent les rapports entre corps et architecture.
Le lieu central de Dance First Think Later est le Commun. Un des grands espaces sera dédié à l’installation de Cynthia Lefebvre – qui sera activée pendant trois jours par des performances – et, en contrepoint, à la projection vidéo de Padmini Chettur. Les deux petites salles seront utilisées pour des projections vidéo en alternance, respectivement d’Eszter Salamon et de Carole Douillard & Babette Mangolte sur un mur blanc, et de Boris Charmatz & César Vayssié et de Gérard & Kelly sur un écran. Ces quatre films mettent en jeu des corps en mouvement dans des architectures marquantes.
L’autre grand espace sera consacré aux performances qui se succéderont pendant quatre semaines : celle de Juliette Uzor dans son installation, un programme avec Alina Arshi, Tamar Kisch et Tyra Wigg, les dernières créations respectives de DD Dorvillier et de Ola Maciejewska, une performance collective en première genevoise de Jérôme Leuba, et un projet évolutif de Ruth Childs & Cécile Bouffard.
Une sélection de partitions des performances programmées sera présentée dans un dispositif modulable. Ces éléments visuels (dessins, schémas, photos, textes, notes…), peu montrés dans les théâtres et les festivals, permettent de s’immiscer dans les processus créatifs des artistes, et apportent ainsi des éléments complémentaires à la perception et à la compréhension de leur travail.
Un des studios de l’ADC à la Maison des arts du Grütli sera l’écrin pour une performance d’Emily Mast, impliquant un musicien et six danseur·euse·x·s spécialement entraînée·e·x·s pour l’itération genevoise de la pièce. Marie-Caroline Hominal y présentera aussi une installation de deux projections vidéo ainsi qu’une nouvelle performance.
Aux cinémas du Grütli, deux courts-métrages de Pascal Greco, tournés au Musée d’art et d’histoire seront projetés et suivis d’une table ronde rassemblant des protagonistes du projet.
A la Maison Saint-Gervais, le collectif La Tierce se saisira du contexte spatial du 7e étage comme personnage principal de sa proposition. Et Marco Berrettini, avec Alice Gervais-Ragu, proposeront un projet de recherche sous forme d’atelier-colloque, avec la complicité de huit intervenant·e·x·s actif·ve·x.s dans différents domaines des arts et des sciences.
Un projet intégré à la programmation sera présenté plus tard, en février 2025. Il s’agit d’une performance de Joan Jonas, qui fera l’objet de répétitions et d’un workshop avec une quinzaine d’étudiant·e·x·s de la HEAD encadré·e·x·s par la directrice de mouvement Nefeli Skarmea, qui aboutira à deux présentations publiques au Cube.